14 – une intervention ou l’histoire de belles rencontres… !

14 – une intervention ou l’histoire de belles rencontres… !

À nouveau,

Je peux parler, boire, manger…

Et j’avoue que c’est le bonheur

Je ne voulais pas vous raconter tous mes déboires (tiens un mot qui sonne bizarre tout d’un coup)

Mais je voulais surtout vous parler des rencontres, des belles rencontres, de ces jolies découvertes que ce parcours « 15 – Urgences – Intervention dans la foulée » m’a permis de faire sur ces 3 jours.

D’abord bluffé par l’accueil bienveillant et d’une extrême efficience du 15 à vous diriger vers ce qu’il sera le mieux à chacun de mes deux appels sur 2 jours.

L’accueil des Urgences des NCN, le 2ème jour, j’étais le seul patient (genre « où est la caméra cachée ? »). Luxe de folie. Tous les soignants que j’ai vus ont été au top des sourires avec ce mec qui essayait de sortir des sons de sa bouche. Et j’avoue, j’aurais adoré glisser ma carte pour en photographier certaines ou certains plus tard !

L’ORL d’Urgence est celle qui m’a prescrit des nouvelles oreilles il y a peu. Elle se souvient de moi. Toujours aussi sympathique et expliquant parfaitement où j’en suis. Je me sentais en totale confiance.

Un bien beau phlegmon, sur une amygdale,

qui m’empêchait tout simplement de parler, boire, manger ou simplement ravaler sa salive ! … J’ai quasiment jeuné pendant 3 jours.

Une petite ponction !

RV pris pour un contrôle le lendemain à 8 h 30. « Si çà ne s’arrange pas vraiment demain matin, hors de question de vous laisser entamer le week-end de la sorte ». Visite de contrôle demain matin, et si besoin intervention en bloc fin de matinée, on vous trouvera une place, c’est moi qui suis au bloc.

Très touché par cette attention de vouloir « Prendre Soin ».

Le lendemain, jolie surprise, l’ORL qui m’accueille est le fils d’un psychiatre avec qui j’ai travaillé 15 ans, j’étais le DG de la clinique. J’ai adoré ce clin d’œil. « Ah oui, Mr PITON, j’ai entendu mon père parler de vous assez souvent ». Je n’ai pas osé lui demander en quels termes … mais j’aime à penser qu’ils se sont bonifiés, les termes, avec les années. Quand j’avais pris mes fonctions, je n’y connaissais rien à la santé, du moins à la direction d’un établissement de santé. 17 ans plus tard, je suis parti avec le trophée de l’innovation médicale en santé mentale. J’ai toujours adoré prendre les chemins de traverse, même là.

Il organise avec une extrême gentillesse mon parcours Intervention en ambulatoire. J’en ai entendu parler si souvent. Je n’étais pas un patient test, mais j’avoue que j’ai observé chaque moment avec intérêt.

Et l’on en voit du mode, à qui je dois parler avec cette bouche bien engluée, vous voyez genre « Grosse patate chaude dans la bouche » !

« Je n’ai pas de confirmation sur l’heure d’intervention, donc je vais vous faire patienter dans une chambre. Je vais vous trouver çà ». Toutes ces attentions, j’en aurais presque pleuré. Promis, je ne l’ai pas fait. Pas là, en tous cas.

Elle m’amène en chambre, je traverse des couloirs, des soignants qui s’affairent partout. Oui, l’ambulatoire, on ne doit pas avoir le temps de trainer. Sensation toute étrange d’être le patient. Les soignants me disent bonjour très naturellement en nous croisant, je me sens en sécurité accueilli. Essentiel.

Dans ma chambre, deux lits, important pour la suite …

On m’apporte ma tenue de combat. « Wouawww, c’est d’un chic » ce dégradé de bleu puis gris. Je pense immédiatement à mes amies Sylvette et Agnès, styliste de métier, leur faire une photo : « JY, chic en toutes circonstances »

Je me change, envoie un message à Vincent pour lui donner mon positionnement dans le circuit ! Je commence à lire. Et je trouvais que c’était un livre de circonstances …

Arrive un jeune homme du bloc. Un peu sonné. Nous nous disons 2 mots et je le laisse se reposer. Eh oui, je sais parfois me taire !

Puis, quelques instants plus tard, je ne sais plus qui ou pour quelles excuses, nous commençons à échanger. Vous me connaissez, on ne parle ni de la pluie ni du beau temps. Nous parlons de la vie, la sienne, qui démarre, de ses projets avec sa copine, de la mienne, de mon mari. Très naturellement et simplement.

« Soyez prêt, on va venir vous chercher pour le bloc ». Super, on m’avait parlé de midi ou 17 h, il est 11 h 15.

Dernier message à Vincent à 11 h 15. « Je pars au bloc » puis le tel dans le coffre dont j’avais préparé le code.

Nous avons le temps d’échanger encore un bout de temps avec « coloc de chambrée ».

Puis arrive un brancardier bien souriant lui aussi, nous partons à pied.

« Au revoir » Trop rapide comme au revoir, mais c’est ainsi en ambulatoire.

Et là, je suis un peu surpris car je découvre, tous ces couloirs et ces portes qui s’ouvrent presque comme magie avec le badge de validation.

Derrière une des portes m’attend une infirmière, au revoir au gentil brancardier, elle se présente, me dit qu’elle va être avec moi jusqu’à l’intervention. Vraiment topissime cet accueil à tous les échelons.

Un peu d’attente dans une petite salle de sas. Arrive mon ORL de la veille, qui vient me saluer rapidement avant l’intervention et qui finalement reste parler un peu. Terrible JY, tu parles trop !

L’infirmière vient me chercher, me demande pourquoi je viens. Un peu épuisé de toujours raconter avec difficulté mon histoire de phlegmon. Je lui dis « pour une hernie discale ». Devant ses yeux effarés, je lui dis « c’était pour rire, pour voir si vous avez bien lu mon dossier » « C’est réussi ». Nous rentrons de bonne humeur dans la salle d’intervention. Présentation avec le médecin anesthésiste.

Je m’allonge, quelques mots sur la douleur lors d’un piercing, eh oui ! et hop une perfusion, un masque et pfouuuuu…

Tiens, finalement j’entends un petit bruit genre monitoring, j’entends aussi des voix, ils n’ont pas dû commencer ! je me risque à ouvrir les yeux. Bip Bip. Une infirmière arrive « Bonjour Monsieur, vous êtes en salle de réveil, tout s’est bien passé, je vais vous enlever le petit ballon mis pour l’intubation » Oupssss…

« ah oui, c’est déjà fini, je n’ai rien senti ni vu venir »

« c’était un peu l’objectif ! »

Elle me redresse. « Respirez bien, à fond » Elle finit par me mettre deux petits tubes d’aide à la respiration. Du coup je respire bien à fond, afin de sortir assez vite. LOL.

Je tousse. Ouais, je peux tousser, ravaler ma salive. J’en pleurerais presque.

Je les regarde, les écoute. Tous les soignants. Des histoires éternelles d’absence, d’intérimaires, etc… Très heureux de ne pas avoir à m’en occuper.

Je commence à me sentir un peu mieux, elle s’affaire sur l’écran à côté de moi.

Arrive mon « ange » ORL. « Je vous embrasserais bien mais c’est compliqué ! je me sens tellement mieux. Et là c’est ma voix ! LOL » « Oui, il était conséquent ce phlegmon, j’ai été loin pour bien le drainer » Elle m’explique gentiment la fin de mon parcours et repart. Je sens son sourire derrière son masque.

Les sourires si essentiels, si bienfaisants.

« Bon, vous allez pouvoir partir » On me débranche de tous les cables sauf la perf’

Mon lit est pris en charge à la porte suivante par un brancardier tout aussi sympathique. On échange un peu.

Arrivée à la chambre.

« Bonjour » dit le brancardier. Ah ils ont déjà mis quelqu’un d’autre. Normal. Il est 14 h 30. Je suis parti vers 11 h 45.

Quand on me tourne, je retrouve la tête un peu dépitée de mon coloc du matin.

« Tu es toujours là ? »

« Bien oui, difficile de partir sans te dire au revoir »

« Sûrement ! »

« Non, mon médecin n’a pas du pouvoir venir me voir entre midi et 14 h comme prévu. »

Oui le temps a dû être long.

« C’était plus cool quand tu étais là ! et en plus je découvre ta vraie voix »

Il vient gentiment ouvrir mon coffre.

Un petit message à Vincent pour lui donner la situation du patient JY.

Il commençait sérieusement à s’inquiéter, 3 h sans news ? Pensant à une ponction rapide avec anesthésie locale.

Nous reprenons nos discussions avec des questions sur la vie d’un gay il y a 40 ans au début des années SIDA. « Pour voir tout cela, Il faudra que tu lises mon livre ». Je lui raconte rapidement qu’en effet, il y a eu des changements de vie, de drague, de confiance perturbée dans nos rencontres, de la maladie de trop d’amis, de leurs enterrements.

Son médecin arrive enfin.

Il va pouvoir partir.

Si tu me lis, et je crois que tu vas le faire.

« Prends soin de toi. Jolie fête de PACS avec ta copine. Et je compte avoir une photo de jump de La Réunion. Promis ? »

Je lui avais raconté l’histoire de mon logo avec les JumpPics car il a vu tout de suite qu’il avait un faux air de celui d’Yves St Laurent. Merci à toi.

Il part, vient me saluer. Surprenante et bien agréable rencontre. Merci à toi d’avoir été là.

Me voilà seul.

Coup de fil à Vincent. Oui, il s’est un peu inquiété.

Et là, je me disais, comme on a un code barre sur notre bracelet, ce ne serait pas possible de nous scanner à chaque étape, du moins aux importantes, et d’envoyer un SMS automatique « JY rentre au bloc – JY est en salle de réveil – JY se réveille, tout va bien ».

Çà existe peut-être mais je ne l’ai pas vue, et surtout Vincent non plus.

Prise des constantes. Joli échange avec l’infirmière.

La collation arrive, j’ai droit à la glace.

En buvant le jus d’orange, j’ai pleuré, j’avoue, je n’avais rien pu avaler d’aussi agréablement depuis 3 jours. J’étais plein d’émotions à manger cette glace ce yaourt et cette compote. Dieu que c’était bon de pouvoir simplement manger et boire.

Je m’habille. C’est bon. C’est la fin du parcours.

Vincent arrive. Il est tout beau, tout souriant. Finalement, il est content de m’entendre ! LOL.

Passage au bureau des infirmières pour valider que je ne pars pas seul. Regards des infirmières sur Vincent tout beau tout sourire, surement très soulagé de ce que je lui ai fait vivre ces derniers jours.

« Je sors avec mon mari, c’est bon ? »

Sur le dossier il y avait écrit « Sors avec son conjoint ». Eh oui, les filles. LOL.

Avant de sortir, bien évidemment mon amour de mari, menuisier agenceur, m’a montré presque tous les très sympathiques travaux d’agencement qu’il a réalisés dans ces bâtiments, il y était chez lui.

Donc je me suis laissé guider avant de trouver la sortie.

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Quels parcours ces 3 jours !

Le petit vélo a bien fonctionné. Oui, j’avoue !

Mais sachez chères équipes du Confluent à Nantes, je n’ai pas l’intention de vous recroiser ou alors dans d’autres circonstances, mais si un jour je suis malade à nouveau, ceux sont des équipes comme les vôtres que j’espère croiser.

Vous êtes au top. Merci.

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